Les astuces de la maison en bauge bretonne

Les astuces de la maison en bauge bretonne

Ces éléments techniques issue de l’habitat vernaculaire breton sont source d’inspiration pour la construction bioclimatique contemporaine locale.

– La maçonnerie en terre crue


La maçonnerie en bauge est structurelle : elle supporte les charges des planchers et de la toiture. La mise en œuvre est simple, la bauge est façonnée sans coffrage.
Le soubassement maçonné composé de blocs de pierre assemblées au mortier de terre est appelé solin. Il protège la bauge des remontées d’eau du sous sol par capillarité et de l’eau de ruissellement.

grange en bauge du 17ème siècle – Melesse – Ille et Vilaine

Les murs en bauge sont épais, 50 à 80cm. La grande inertie thermique et la capacité de régulation de l’humidité de ces grands volumes de terre crue permettent un bon confort thermique.

– L’assemblage du bois dans les murs en terre


La mise en œuvre de la bauge nécessite d’être associée à des ouvrages en bois. Le maçon et le charpentier travaillent ensemble, on observe souvent des détails d’assemblages terre/bois de qualité.
Une frise en bois est utilisée pour répartir les charges ponctuelle de compression et ainsi d’éviter les fissures de la maçonnerie au droit des poutres ou des fermes.

– Les conduits de cheminée en terre crue

Le conduit de cheminée est directement façonné sur le manteau et les corbeaux. Il est adossé au pignon ou au mur de refend.
L’inertie thermique de la terre lui permet de stocker la chaleur et de la restituer lentement.

conduit de cheminée en terre crue

– Les ouvertures en double carré en bois

extrait de la revue annuelle de l’association Tiez Breiz

La double carrée en bois supporte les menuiseries, sert de linteau et permet de protéger de l’abrasion les angles saillants de la maçonnerie de terre. Le bois de chêne utilisé pour ces pièces est connu pour sa longévité.

double carrée en chêne

Les doubles carrés sont posées avant le mise en œuvre de la bauge et les levées successives viennent ensuite les enserrer et les maintenir.

– L’implantation de la maison est adaptée au climat et au paysage

On observe des implantations souvent judicieuses. La façade principale, plate et sans décroché est largement frappée par le soleil l’hiver, permettant ainsi au mur en terre de stocker la chaleur solaire.
Les pignons aveugles supportent les conduits de cheminées. La façade arrière au Nord comporte peu d’ouverture, elle est souvent couverte par un appentis la protégeant. Dans certaines maisons, les gerbières du grenier servaient à stocker la paille sur le plancher du dernier niveau. Cette disposition a pu permettre d’améliorer l’isolation thermique en partie haute.
La terre crue utilisée pour la construction est extraite à proximité du chantier. Le site d’extraction tire partie des possibilités locales en créant des chemins creux, une mare, en creusant une cour.

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